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des deux Indes.
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Ce fut un nouvel état placé dans l’état même, qui l’enrichiſſoit, augmentoit ſa force au dehors ; mais qui pouvoit diminuer, avec le tems, le reſſort politique de la démocratie, qui eſt l’amour de l’égalité, de la frugalité, des loix & des citoyens.

Auſſi-tôt après ſon établiſſement, la compagnie fît partir pour les Indes, quatorze vaiſſeaux & quelques yachts, ſous les ordres de l’amiral Warwick, que les Hollandois regardent comme le fondateur de leur commerce, & de leurs puiſſantes colonies dans l’Orient. Il bâtit un comptoir fortifié dans l’iſle de Java ; il en haut un dans les états du roi de Johor ; il fit des alliances avec pluſieurs princes dans le Bengale. Il eut à combattre ſouvent les Portugais, & il remporta preſque toujours l’avantage. Dans les lieux où ils n’étoient que commerçans, il eut à détruire les préventions répandues contre ſa nation, qu’ils avoient repréſentée comme un amas de brigands, ennemis de tous les rois, & infectés de tous les vices. La conduite des Hollandois & celle des Portugais, apprit bientôt aux peuples d’Aſie laquelle des deux nations avoit ſur l’autre l’avantage des mœurs.