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des deux Indes.
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utiles. Il s’étoit, en effet, inſtruit dans le plus grand détail, & de la route qui menoit aux Indes, & de la manière dont s’y faiſoit le commerce. On accepta ſes propoſitions ; on paya ſes dettes. Les lumières étoient telles qu’il les avoit promiſes. Ses libérateurs, qu’il éclaira, formèrent une aſſociation, ſous le nom de compagnie des pays lointains, & lui confièrent, en 1595, quatre vaiſſeaux, pour les conduire aux Indes par le cap de Bonne-Eſpérance.

Le principal objet de ce voyage, étoit d’étudier les côtes, les nations, les productions, les différens commerces de chaque lieu, en évitant, autant qu’il ſeroit poſſible, les établiſſemens des Portugais, Houtman reconnut les côtes d’Afrique & du Bréſil, s’arrêta à Madagaſcar, relâcha aux Maldives, & ſe rendit aux iſles de la Sonde. Il y vit les campagnes couvertes de poivre, & en acheta, de même que d’autres épiceries plus précieuſes. Sa ſageſſe lui procura l’alliance du principal ſouverain de Java : mais les Portugais, quoique haïs, & ſans établiſſement dans l’iſle, lui ſuſcitèrent des ennemis. Il ſortit victorieux de quelques petits combats, qu’il fut contraint