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Histoire philosophique
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provinces. Elle eut également à ſouffrir, & de l’imbécillité de pluſieurs de ſes rois, & de l’ambition déréglée de leurs favoris & de leurs miniſtres. Des pontifes orgueilleux ſappèrent les fondemens du trône, & avilirent, par leur audace, les loix & la religion. L’anarchie & le deſpotiſme ſe ſuccédèrent avec une rapidité, qui ôtoit aux plus confians juſqu’à l’eſpoir d’un avenir ſupportable. L’époque brillante du règne de Charlemagne, ne fut qu’un éclair. Comme ce qu’il avoit fait de grand étoit l’ouvrage de ſon talent, & que les bonnes inſtitutions n’y avoient point de part, les affaires retombèrent, après ſa mort, dans le cahos d’où elles étoient ſorties ſous Pépin, ſon père, & plus encore ſous lui-même. L’empire François, dont il avoit trop étendu les limites, fut divisé. Celui de ſes petits-fils, dont la Germanie fut le partage, obtint encore la Batavie, à laquelle les Normands, dans leurs excurſions, avoient donné depuis peu le nom de Hollande.

La branche Germanique des Carlovingiens finit au commencement du dixième ſiècle. Comme les autres princes François n’avoient ni le courage, ni les forces néceſſaires pour