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des deux Indes.

toyens, aſſembla les Portugais, & leur dit : « Les cruels affronts que nous avons reçus de vous, demanderoient des effets, & non des paroles. Cependant, écoutez. Le Dieu que vous nous prêchez ſe plait, dites-vous, dans les actions vertueuſes des hommes, & le vol, le meurtre, l’impudicité, l’ivrognerie, font vos habitudes ; tous les vices ſont entrés dans vos âmes. Nos mœurs & les vôtres ne peuvent s’accorder. En vain la nature l’avoit prévu, en nous séparant par des mers immenſes, vous avez franchi ces barrières. Cette audace, dont vous oſez vous enorgueillir, eſt une preuve de la corruption de vos cœurs. Croyez-moi, laiſſez en paix des peuples qui vous reſſemblent ſi peu ; allez habiter avec des hommes auſſi féroces que vous : votre commerce ſeroit le plus funeſte des fléaux dont votre Dieu pourroit nous accabler. Nous renonçons, pour toujours, à votre alliance. Vos armes ſont meilleures que les nôtres ; mais nous avons pour nous la juſtice, & nous ne vous craignons pas. Les Itons ſont d’aujourd’hui vos ennemis déclarés ; fuyez leur