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Histoire philosophique
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commence de même ; mais on y ajoute bientôt d’autres études, qui ont pour objet la conduite de l’homme dans les différens états de la vie.

Les mœurs, à la Chine, font preſcrites par les loix, & maintenues par les manières, que preſcrivent auſſi les loix. Les Chinois ſont le peuple de la terre qui a le plus de préceptes ſur les actions les plus ordinaires. Le code de leur politeſſe eſt fort long ; & les dernières claſſes des citoyens en ſont inſtruites, & s’y conforment comme les mandarins & la cour.

Les loix de ce code ſont inſtituées, ainſi que toutes les autres, pour perpétuer l’opinion que la Chine n’eſt qu’une famille, & pour preſcrire aux citoyens les égards & les prévenances mutuelles que des frères doivent à des frères. Ces rites, ces manières rappellent continuellement aux mœurs. Elles mettent quelquefois, il eſt vrai, la cérémonie à la place du ſentiment ; mais combien ſouvent ne le font-elles pas revivre ! Elles ſont une ſorte de culte qu’on rend ſans ceſſe à la vertu. Ce culte frappe les yeux des jeunes gens. Il nourrit en eux le reſpect pour la