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Histoire philosophique
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porter par-tout les traces antiques & profondes de l’induſtrie. Les plaines en ont été unies autant qu’il étoit poſſible. La plupart n’ont conſervé que la pente qu’exigeoit la facilité des arroſemens, regardés, avec raiſon comme un des plus grands moyens de l’agriculture. On n’y voit que peu d’arbres, même utiles, parce que les fruits déroberoient trop de ſuc aux grains. Comment y trouveroit-on ces jardins remplis de fleurs, de gazons, de boſquets, de jets-d’eau, dont la vue, propre à réjouir des ſpectateurs oiſifs, ſemble interdite au peuple & cachée à ſes yeux, comme ſi l’on craignoit de lui montrer un larcin fait à ſa ſubſitance ? La terre n’y eſt pas ſurchargée de ces parcs, de ces forets immenſes qui fourniſſent moins de bois aux beſoins de l’homme, qu’ils ne détruiſent de guérets & de moiſſons en faveur des bêtes qu’on y enferme pour le plaiſir des grands & le déſeſpoir du laboureur. À la Chine, le charme des maiſons de campagne ſe réduit à une ſituation heureuſe ; à des cultures agréablement diverſifiées ; à des arbres irrégulièrement plantés ; à quelques monceaux d’une pierre poreuſe, qu’on pren-