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cherché à la mesurer et l’on a trouvé que, pour l’élaboration d’un kilogramme de matière vivante, les plantes devaient, suivant les cas, évaporer de 300 à 700 kilogrammes d’eau ; les betteraves en particulier, étudiées de façon toute spéciale par M. E. Saillard, le distingué chimiste du Syndicat des fabricants de sucre de France, en demandent 400 kilogrammes. Si l’on songe qu’au moment de la récolte un hectare de betteraves à sucre porte environ 10.000 kilogrammes de matière sèche — feuilles et racines — c’est quelque chose comme 4.000 mètres cubes d’eau qu’il a dû recevoir et livrer pendant les six mois qu’a duré la végétation des betteraves. En d’autres termes, il a dû tomber sur cet hectare, d’avril à novembre, un minimum de 40 centimètres de hauteur d’eau pluviale, mettant àla dispositiondes plantes, sous forme de réserve, une provision d’eau maximum en juin et juillet, époque où la végétation est le plus intense. On voit immédiatement l’importancede considérations de l’ordre que je viens d’indiquer pour le choix des végétauxà faire figurer dans les assolements : leur culture n’est possible que si, directement de l’atmosphère, ou indirectement par les irrigations, ils peuvent recevoir en temps utile les quantités d’eau dont ils ont besoin ; l’expérience acquise par les praticiens du voisinage ou les données météorologiques recueillies par les stations agronomiques, s’il en existe aux environs, peuvent servir de guides.

Mise en évidence des autres éléments de la plante.

— Outre son eau de constitution, la plante renferme de la matière organique fabriquée ou en voie de formation. Une carbonisation incomplète envase clos en met en évidence les éléments : carbone, oxygène, hydrogène et azote ; poussée plus loin, la combustion détruit bientôt ces principes qui se volatilisent dans l’atmosphère et elle ne laisse plus subsister que les cendre s où l’analyse a reconnu l’existence du phosphore, de la potasse, de la chaux, de la magnésie, de la soude, du fer, du manganèse, du soufre, du chlore et de la silice, substances minérales qui toutes, à des degrés divers, sont indispensables au végétal, puisqu’il suffit que l’une d’elles vienne à manquer pour qu’il soit arrêté dans son développement ou même dépérisse et meure.

C’est au sol que le végétal emprunte les éléments retrouvés