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Celles-ci peuvent accuser encore une augmentation dans la population de nos étables, et cependant la situation s’aggraver ; il suffit, pour qu’il en soit ainsi, que l’augmentation constatée soit inférieure à l’augmentation des besoins de la consommation. Plaçons-nous donc en face du problème tel qu’il paraît se poser et disons-nous qu’un premier point ne saurait faire de doute : il faut, non seulement conserver, mais augmenter l’effectif des vaches laitières.

Ceci admis, comme l’exploitation d’une vacherie ne peut être pratiquée en perdant de l’argent, il faut rechercher si réellement la vacherie est une cause de perte. Pour être fixé sur ce second point, ce serait une erreur de s’arrêter uniquement à la production du lait. Il est àsouhaiter, bienentendu, que cette production soit lucrative, mais elle pourrait donner lieu à un bénéfice à peu près nul sans que, pour cela, l’exploitation de la vacherie soit une entreprise mauvaise, si nous trouvions une compensation dans les produits qu’elle donne en dehors du lait, à savoir : vente de veaux gras, vente d’élèves produits en sus de ceux qui sont nécessaires pour rajeunir le troupeau, vente de vaches laitières aux laitiers nourrisseurs, vente de vaches grasses aussi, surtout lorsque ces dernières vaches seront nées sur le domaine, enfin produits de la porcherie annexe de la laiterie. Je crains qu’on ne s’arrête trop à un point particulier, au lieu de voir l’ensemble ; mais, à supposer que l’examen d’ensemble montre encore une infériorité de la laiterie par rapport à l’engraissement, en présence de la gravité de la menace suspendue sur la tête de l’agriculteur aussi bien que sur celle du consommateur, devrions-nous nous déclarer vaincus ? Il faudrait, au contraire, serrer de plus près la question sous toutes ses faces, voir s’il est impossible d’améliorer les rendements en lait, de trouver une alimentation mieux en rapport avec les besoins des animaux, et par suite plus économique, de pratiquer la traite d’une façon plus aseptique et moins coûteuse.

Il n’est pas dit que nous aboutirions, mais encore une fois, un effort doit être tenté, et il le faut essayer avant qu’il soit trop tard, et dans cet essai compliqué par le renchérissement de toutes choses à mesure que les ouvriers