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non insignifiants, car il faut tenir compte de l’usure et de l’amortissement des appareils, ainsi que de la part de force qu’ils empruntent au moteur.

Certaines batteuses livrent le grain prêt à être emporté au moulin : lorsqu’il en est ainsi, le blé de vente n’a à être grevé que du transport ; aux frais de transport s’ajoutent ceux de nettoyage au tarare, de mise en sacs et de manipulation dans les greniers quand le grain ne quitte pas directement la ferme pour le moulin. Éventuellement, il faut faire aussi entrer en ligne la location des sacs.

Le blé de semence, en plus de toutes les charges ci-dessus est encore grevé d’un passage au trieur.

Les menues pailles commencent à être dirigées mécaniquement au lieu même de leur emmagasinage par un ventilateur adapté à la batteuse et amorti en même temps qu’elle ; des frais incombant au contraire à la menue paille lorsqu’il faut la transporter à la fourche ou au tombereau jusqu’à la chambre des mélanges.

La paille de vente, réglée en bottes de 5 kilogrammes au sortir de la batteuse, est parfois immédiatement chargée en vue de son transport chez le client, les frais de chargement font partie des frais de battage : il n’y a qu’à compter les frais de transport au domicile de l’acheteur, celui-ci paie ou ne paie pas les frais d’octroi, il paie ou ne paie pas le chemin de fer ; le cultivateur agit en conséquence et porte au débit du compte blé, chapitre des frais de vente, les charges qui peuvent lui incomber des deux chefs ci-dessus. Les frais augmentent lorsque l’expédition directe n’est pas possible et qu’il faut procéder à une mise en grange temporaire ; un déchargement et un rechargement supplémentaire en sont la conséquence, et il s’y ajoute d’ordinaire un peignage et un serrage des liens relâchés pour éviter tout reproche à la livraison.

Reste la paille de consommation ou de litière : sa mise en place entre ordinairement dans les frais de battage, et le bétail paie les manipulations nécessaires à la confection des litières, au passage au hache-paille pour la préparation des mélanges, etc.

Ainsi se trouvent examinés les éléments du prix de revient pour le cas spécial du blé ; leur complexité ressort des lignes