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CHAPITRE VII

LE PRIX DE REVIENT D’UNE RÉCOLTE


Ma comptabilité, qui, bien que j’aie cherché à la simplifier, touche déjà à tant de problèmes ardus : amortissements, engrais en terre, coût du collier cheval ou bœuf, etc., ma comptabilité, dis-je, ne donne pas le prix de revient d’une récolte déterminée ; elle n’établit pas, ce que fait la comptabilité industrielle, que telle récolte a coûté à produire exactement tant, de même qu’on peut dire en sucrerie, par exemple : la tonne de betteraves m’a coûté à travailler telle somme (transports, main-d’œuvre, charbon, prix d’achat, etc.). Ces prix de revient, que donne l’industrie, est-il donc interdit à l’agriculture de les fournir ? Non, mais la tâche du cultivateur, pour mettre sur pied un prix de revient, est tellement plus compliquée que celle de l’industriel, que, le plus souvent, il a mieux à faire que de s’y attacher autrement que pour arriver à une approximation en général suffisante. Si, toutefois, il voulait se donner une satisfaction, recherchée par certains agriculteurs séduits par de longs alignements de chiffres et par l’attrait de la comptabilité en partie double, voici comment il devrait présenter les éléments du problème.

Je prends pour exemple le blé, qui est une des cultures en apparence les moins compliquées.

Nous avons tout d’abord à considérer le produit brut, afin de pouvoir, en déduisant des frais de production qui vont nous arrêter dans un instant, la paille et autres accessoires, calculer à combien nous revient le quintal de grain livré à la meunerie.

Le produit brut comprend : 1o le grain vendu pour une somme de  ; 2o le grain de la récolte employé pour semence de la récolte suivante (ici déjà, si nous connaissons le poids, exact nous sommes relativement maîtres de la valeur attribuée aux 100 kilogrammes) ; 3o le petit blé, dont partie vendue pour