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moins placé vis-à-vis du propriétaire : l’interdiction pour lui de faire certaines cultures à moins de se placer dans des conditions déterminées préservant le bien-fonds d’une usure excessive, les restrictions dans la vente de ses pailles et de ses fourrages, dans l’emploi de certains engrais, etc. Ces entraves au fermier tendent d’ailleurs à diminuer ; il n’est pas rare de ne les voir figurer que pour mémoire dans les baux, et il appartient au fermier de demander la suppression de conditions trop draconiennes en offrant en échange des garanties suffisantes pour qu’à sa sortie de la ferme le bailleur ne se trouve pas en présence de terres dépréciées qu’il ne saurait relouer au même prix. Ces garanties sont d’autant plus faciles à donner qu’aujourd’hui la théorie de la restitution au sol des principes enlevés par les récoltes est mieux connue et que d’ailleurs un fermier sérieux ne s’expose pas volontiers à une ou deux mauvaises années pour vouloir tirer des terres à lui louées la quintessence de ce qu’elles peuvent donner. Il a plutôt à se défier de l’excès contraire, qui le conduirait à laisser derrière lui des avances dont il aurait tiré un parti insuffisant.

Le prix de location dans le cas de l’exploitation du domaine par fermage.

— Le point principal à débattre avant la signature du contrat est, avec la durée de celui-ci, le prix de location à l’hectare. Pour ne pas s’exposer à une fâcheuse déconvenue, il importe que le futur locataire s’assure non seulement que le prix qui lui est demandé correspond à ceux qui sont pratiqués dans la région pour des terres de valeur analogue aux siennes, mais encore que ce prix moyen n’est pas surfait en raison de certains avantages particuliers qu’il pourrait ne pas retrouver chez lui. Il sera renseigné sur ce point par les notaires, mais mieux encore par les indications qu’il aura eu l’adresse de recueillir avant d’avoir démasqué ses intentions.

Étendue du domaine loué.

— J’ai exposé, au sujet de l’étendue du domaine, diverses considérations qui s’appliquent au cas de la location tout aussi bien qu’au cas de l’achat ; ces considérations ont trait au degré d’occupation que l’on veut se donner dans la gestion de la ferme et à la nature de