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d’avoir eu entre les mains une liste manuscrite de propriétés à vendre dans la région du sud-ouest de la France, liste dressée par le Crédit foncier. Je devais cette liste à l’obligeance du gouverneur d’alors avec qui j’étais en relations personnelles ; elle comprenait des immeubles sur lesquels leurs propriétaires avaient emprunté, dont la vente avait été décidée parce que les emprunteurs n’avaient pu remplir leurs obligations. Il y aurait donc, de ce côté, une porte où frapper ; toutefois je pense qu’avant de s’y adresser il serai nécessaire d’avoir été mis en rapport avec les personnes chargées de cette partie des services du Crédit foncier. Ces fiches ne doivent pas, en effet, être destinées à la publicité et normalement, quand la vente de la propriété d’un débiteur insolvable est décidée, on doit s’entourer de toutes les garanties de nature à faire rentrer l’établissement de crédit dans les avances qu’il a consenties : un accord de gré à gré n’aurait lieu qu’avec un acheteur connu qu’on saurait ne pas vouloir exploiter la situation à son unique profit.

J’ai eu, vers 1900, l’occasion d’acheter dans le Vexin normand une parcelle enclavée de vingt ares moins quelques centiares ; cette parcelle en nature de labour de première catégorie (limon de plateau, plutôt un peu léger) m’a été cédée pour 400 francs, ce qui mettait l’hectare à 2.000 francs ; je crois que c’est un prix assez couramment pratiqué pour le genre de terres dont s’agit ; si la qualité baisse, il en est de même du prix, qui tombe plus rapidement encore que la qualité ; mais la raison pour laquelle je rappelle cette acquisition est qu’elle fut grevée pour moi de cinquante francs de frais (droits de mutation, frais d’acte, etc.) ; on voit l’importance de cette somme, c’est un élément que l’acheteur éventuel d’un domaine agricole fera bien de ne pas négliger et, pour ce motif, je tenais à ne pas le passer sous silence. Vers 1908, plusieurs fermes normandes du département de l’Eure furent, à ma connaissance, louées avec une légère augmentation du prix de location à l’hectare ; ceci semblerait indiquer qu’il y eut alors un mouvement de hausse de la valeur foncière des terres ; mon impression est que ce mouvement ne s’est pas continué, si même il s’est maintenu ; et j’indiquerai au cours de