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blé par exemple dépasse un certain chiffre, la grande généralité des régisseurs aimeront beaucoup mieux augmenter honnêtement leur paie en cultivant bien, et l’exploitation par régie surveillée présentera pour le propriétaire une sécurité très analogue à celle que comporte l’exploitation directe ; elle offrira, de plus, les avantages que nous avons fait ressortir au début de son étude. Il est toutefois bien entendu qu’avant de l’adopter il faut s’assurer que la liberté qu’elle donne permet au propriétaire de gagner, par les autres occupations qui lui sont permises, l’argent par lequel il devra payer le rouage supplémentaire qu’est le régisseur. S’il ne regagne pas cet argent, il doit considérer la somme ainsi déboursée comme le prix auquel il achète un avantage : à lui de voir si ce prix n’est pas trop élevé et si ses ressources sont suffisantes pour y faire face.

J’ai indiqué tout à l’heure quels étaient les éléments principaux du calcul à faire avant d’acheter une propriété ; nous aurons à revenir sur la plupart de ces éléments de la connaissance desquels résulte une bonne ou une mauvaise gestion du domaine. L’un d’entre eux cependant doit être étudié ici, aussi complètement que possible, car de lui dépend dans une large mesure la résolution que l’on prendra d’acheter ou de louer simplement la terre à exploiter. Il s’agit de l’importance des débours à faire pour acquérir un domaine agricole. Même si nous laissons de côté les raisons de convenances, qui se payent parfois fort cher et qui, étant donné leur caractère tout spécial, ne sauraient entrer dans l’établissement d’un compte où ne doivent figurer que des données d’ordre pratique, bien des facteurs agissent sur le montant du prix d’achat : classe dans laquelle les terres figurent au cadastre, nature des cultures auxquelles se prêtent les terres (prairies permanentes, céréales, plantes fourragères, plantes racines, production des semences, vignes, bois, pâturages à moutons, cultures arbustives), situation et exposition du domaine dont nous avons déjà longuement parlé, enfin son étendue, point sur lequel j’ai à insister maintenant.

Étendue du domaine agricole en tant que touchant au mode d’exploitation choisi.

— Cette étendue, en effet,