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graissés s’ils se montrent mauvais ouvriers ; au 1er janvier, 50 à 70 bœufs sont réformés et vendus en avril, de sorte que du 1er janvier au 1er septembre, il n’y a plus que 100 à 120 bœufs de trait, 110 en moyenne, aidés par une vingtaine de jeunes animaux ci-dessus mentionnés, lesquels ne font qu’un très léger travail ; en tenant compte de ces fluctuations, le nombre de bêtes de trait est, chez M. Pluchet, de 18 bœufs et 4 chevaux pour 100 hectares du 1er janvier au 1er septembre et de 28 bœufs et 4 chevaux du 1er septembre au 1er janvier. Ce sont effectifs très élevés, mais la culture est ultra-intensive puisque sur 100 hectares il en est 30 en betteraves et 50 en céréales ; si nous les considérons comme un maximum, nous voyons immédiatement combien grande est la marge depuis le minimum de 7 à 8 chevaux ; en argent, l’écart est de 5.000 francs, plus ou moins, à 20 ou 21.000 francs ; chez moi, les attelages représentaient environ 8.500 francs de capital pour 100 hectares en culture, blé, avoine, betteraves, avec large place pour les prairies artificielles.

Les moteurs inanimés : la vapeur, l’essence, l’électricité, prix auxquels ces diverses sources d’énergie fournissent la force.

— Si importants que soient les moteurs animés, ils ne sauraient donner avantageusement le mouvement à tous les instruments d’une grosse exploitation ; pour les battages, en particulier, il y a dans le travail au manège, à plan incliné ou non, des pertes de force qui grèvent beaucoup le prix de la puissance mécanique, et, s’il fallait multiplier au delà d’un certain point le nombre des animaux de trait, ils absorberaient pour leur entretien une portion trop considérable des produits de la ferme ; ainsi font leur entrée en scène les moteurs inanimés. Les premiers en date. furent les machines à vapeur, suivies peu à peu par les moteurs à gaz pauvre et à explosions et plus récemment par l’électricité qui a complètement changé le mode d’emploi des autres sources d’énergie. Nous l’avons vu, en effet, l’agriculture a besoin de force pour actionner des instruments très différents, parfois sur des points éloignés du domaine, ou successivement sur toutes les parties d’une même pièce de terre : il faut donc, et c’est encore de nos jours une des nécessités de