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sans compter, que cette eau lui soit fournie par une compagnie comme il en existe quelques-unes, ou par puits ou ruisseau courant. Si le fabricant de beurre doit être limité dans ses ressources en eau, s’il ne peut avoir cette eau suffisamment fraîche, il fera sagement de renoncer à la beurrerie ou de chercher ailleurs une exploitation mieux adaptée à l’entreprise qu’il a en vue. Aucune des manipulations de la laiterie ne se prête, en effet, à la réutilisation de masses d’eau ayant déjà servi, ainsi qu’il est loisible de le faire pour d’autres industries moins délicates. Mais il ne suffira pas qu’une ferme soit bien alimentée en eau si elle n’a pas de bons débouchés assurés par ses chemins d’accès et sa position par rapport aux points où devront être utilisés ses produits.

Les chemins d’accès et d’exploitation du domaine agricole.

— Il est inutile d’insister sur le fait de l’économie qui résulte, pour le cultivateur, d’un bon réseau de chemins d’exploitation. Les parcours à travers champs sont réduits de ce chef au minimum, et par conséquent la fatigue des attelages est très atténuée :; il faut deux bœufs ou deux chevaux là où il en faudrait trois ou quatre, et, de plus, on ne massacre pas les terres en les creusant d’ornières profondes et répétées aux mêmes endroits : on entre dans la pièce à l’endroit précis où on a besoin d’y entrer et chaque fois cet endroit peut être différent du précédent. Si les chemins sont plats au lieu d’être accidentés, s’ils sont bien empierrés au lieu d’être plus ou moins mal tenus, les avantages qu’ils présentent sont accrus d’autant, et j’estime que c’est pour le fermier un très mauvais calcul que de chercher à réduire au minimum les prestations en nature et fournitures de cailloux auxquelles il est tenu : quelques mètres de cailloux supplémentaires sont bien vite regagnés par l’économie de temps et de force qu’ils procurent en supprimant un passage difficile ou en rendant un chemin plus roulant.

Les chemins ruraux ou vicinaux servent aux besoins journaliers de l’exploitation ; s’il doit faire des livraisons au dehors ou ramener des engrais ou tourteaux sur sa ferme, l’agriculteur emprunte les chemins de grande communication ou ceux des chemins vicinaux qui, en raison du plus grand