profonds ; les agrostis, les fougères surtout, croissent, au contraire, en terrains stériles.
Telles ne sont pas d’ailleurs les seules indications de la fertilité du sol : la formation géologique à laquelle ce sol appartient, l’analyse des principes qu’il contient en donnent d’autres ; mais ici l’œil ou le toucher ne suffisent plus à eux seuls pour fournir un utile aperçu, il faut avoir recours au laboratoire, ou tout au moins aux connaissances scientifiques dont nous faisions voir l’importance dans notre premier chapitre, aussi ne nous attacherons-nous pas, pour le moment, à ces points très sérieux. Les sens et les observations qu’ils permettent de faire en apprennent assez à l’agriculteur pour lui permettre de voir s’il doit ou non s’arrêter au choix du domaine qu’il convoite. C’est lorsque ce choix sera fait qu’en présence du sol à exploiter nous aurons à étudier de près sa composition et les réactions d’ordres variés dont il est le siège.
Conditions nécessaires à la fertilité d’un domaine agricole : profondeur du sol, bonne qualité du sous-sol, absence de principes nuisibles, exposition générale des terres.
— Favorablement renseigné par l’examen des diverses indications de fertilité que nous venons de passer en revue, le futur fermier décide de pousser plus loin ses investigations. Il doit se demander alors si, aux indications de fertilité, sont jointes les conditions de fertilité du sol ; il s’agit, en effet, de ne pas se laisser tromper par des apparences flatteuses, mais de se rendre compte si celles-ci correspondent à une réalité durable. Nous dirons donc ici que, pour qu’une terre soit fertile, il est nécessaire qu’elle renferme en abondance les aliments nécessaires à la vie des plantes, ce qui revient à dire qu’elle doit être profonde ou reposer sur un bon sous-sol ; elle doit être, en outre, exempte de principes nuisibles au développement des végétaux, principes souvent décelés, nous l’avons dit, par un aspect bigarré et richement coloré de jaune et de bleu des champs ; enfin il faut que, sous un climat approprié au genre de cultures que l’on a en vue, elle soit bien exposée pour profiter de la chaleur du soleil et être en même temps à l’abri des phénomènes météorologiques fâcheux, tels que grêle, gelées blanches ou vents violents. Le sol, ou couche arable, est
