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aussi profitable que celle où le bétail reste sur l’exploitation uniquement le temps nécessaire à son engraissement ; je fonde cette appréciation sur la tendance actuelle que l’éleveur de moutons a à vendre ses agneaux à six ou sept mois au lieu de quinze, après avoir eu d’abord des moutons de trois ans ; les faits sont du même ordre : pour un animal qui ne travaille pas, ce n’est pas pendant le temps où il se développe sans prendre de graisse qu’il gagne le plus. Toutefois, il est certain qu’on ne saurait tout avoir et qu’une place doit être laissée auxbouvillons d’élevage si l’on ne veut pas réduire une source importante de richesse et risquer de perdre des produits de second ordre dont l’emploi donne au moins le fumier gratuitement. Pour augmenter le profit à tirer de l’engraissement des jeunes bovins, peut-être pourrait-on envisager une levée à faire à l’automne, à la fin des herbes, à côté de la levée d’hiver aux aliments commerciaux unis aux sous-produits des sucreries, distilleries ou féculeries.

Calcul du bénéfice donné par l’engraissement d’un bovin.

— Quelle que soit l’opération entreprise pour l’obtention de la viande de bovin, il ressort des lignes qui précèdent qu’il est très difficile d’en calculer l’exact bénéfice : l’avantage le plus considérable existe certainement lorsque la viande est le complément du travail ou du lait ; je placerais au second rang l’embouche à l’étable d’animaux maigres bien achetés, et au troisième la formation des bœufs d’herbes n’ayant jamais travaillé. A leur sujet M. F. Rollin, secrétaire honoraire de la chambre syndicale des commissionnaires en bestiaux, a soulevé, à propos de la cherté de la viande, une très intéressante question que M. Poher, ingénieur agronome, inspecteur des affaires commerciales à la Compagnie d’Orléans, a reprise sous un aspect différent, en introduisant l’élément travail. D’après M. Rollin un bœuf d’herbe de quatre ans, vendu à la Villette 865 francs, en octobre 1910, coûterait : Frais de vente

30 francs.

Frais de nourriture à raison 0,50 par jour. 750 — Ensemble ....................... 780 francs d’où résulteraient 85 francs pour le bénéfice de l’éleveur et les frais généraux de quatre années ; c’est dérisoire, et M. Poher