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compter, rapprocher des chiffres et comparer les résultats que ceux-ci donnent au point de vue financier, but final de l’exploitation du domaine : voici alors le chef d’exploitation obligé de connaître une comptabilité aussi simple, mais aussi claire que possible, et les détails de cette comptabilité le ramènent à l’économie domestique, qui, par ses attaches avec l’économie politique, ferme le cercle des connaissances dont nous venons de montrer la nécessité.

L’enseignement agricole.

— Toutes les branches scientifiques dont j’ai essayé d’indiquer l’enchaînement sont admirablement enseignées à l’Institut national agronomique, appelé à juste titre l’Ecole polytechnique de l’agriculture. Je crois qu’il est difficile de trouver ailleurs, même dans les écoles si richement dotées de l’étranger, un corps plus complet de professeurs éminents pénétrant plus avant dans les détails des sujets dont chacun d’eux est chargé, malgré les faibles crédits et les laboratoires encore défectueux dont ils disposent. C’est un Schlœsing qui a réussi à prouver par une méthode directe l’absorption de l’azote de l’air par les bactéries des nodosités présentées par les racines de légumineuses, absorption que Hellriegel et Willfthart n’avaient établie que par déduction ; et des laboratoires de fermentation aussi bien que de botanique et de pathologie végétale sont sorties des découvertes qui placent la France au premier rang.

À côté de l’Institut agronomique, et rivalisant avec lui sont les trois grandes Écoles nationales d’agriculture, Grignon, Montpellier et Rennes, Grignon surtout où un remarquable domaine agricole permet d’élargir la place que la pratique tient à côté de la théorie. Puis viennent les écoles pratiques et les fermes-écoles possédées par presque chacun des départements ; là, la théorie se condense, pour ainsi dire, elle se réduit à ses principes essentiels, et c’est au dehors que se forme l’apprenti cultivateur ; il reçoit toutefois un enseignement scientifique suffisant pour établir une première base solide que sa curiosité et son désir d’augmenter son savoir lui permettront d’élargir sans trop de peine. Toutes ces écoles embrassent l’ensemble des connaissances nécessaires à l’agriculteur. A côté d’elles il serait injuste d’omettre les écoles qui