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convient de sélectionner les bonnes espèces par les méthodes délicates d’hybridation et de fécondation artificielle, et comme tous les végétaux n’ont pas les mêmes exigences au point de vue alimentaire, que tous ne s’adaptent pas également bien à la spéculation animale que les circonstances ou le but cherché nous obligent à avoir en vue, tout naturellement nous nous trouvons conduits à étudier certains groupements, à préparer des assolements ou successions de cultures où les plantes réagiront jusqu’à un certain point sur le sol de même que le sol agissait sur elles. Nous arrivons ainsi, par un enchaînement logique, à l’utilisation des produits de la terre par les animaux : la physiologie animale intervient alors à son tour, avec le choix et la composition des rations variables avec l’espèce animale et la fonction qu’on veut faire remplir à chaque sujet : lait, engraissement, travail mécanique. La zootechnie nous renseigne sur les bonnes races, sur celles qui s’adaptent le mieux à un milieu et à un ensemble de conditions déterminées. La zoologie, se plaçant à un point de vue plus général, nous apprend à connaître celles des espèces animales que nous pouvons compter comme auxiliaires, ou dont au contraire nous devons craindre les ravages, les embranchements des oiseaux et des insectes surtout sont ainsi riches en amis aussi bien qu’en ennemis de l’agriculture. Puis, comme il faut loger les grains, abriter les animaux, inter vient le génie rural, que le chef d’exploitation doit connaître, non pour construire lui-même ses bâtiments, mais pour indiquer à l’architecte les dispositions les plus aptes à assurer le confort du bétail, les manipulations (sans fausse manœuvre et dépenses inutiles de main-d’œuvre) des aliments du bétail ou l’engrangement des récoltes. C’est aussi au génie rural que l’agriculteur empruntera les données dont il a besoin pour le choix et l’utilisation de ses instruments aratoires, l’organisation de l’électricité et des transports d& force à la ferme, etc.

Acheter du matériel agricole, construire des bâtiments, soigner et élever du bétail, cultiver le sol et en obtenir des récoltes par la mise en œuvre des connaissances acquises par l’étude des sciences que nous venons d’énumérer, tout cela ne se fait point sans dépense. L’agriculteur doit donc savoir