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de l’économie domestique, car il n’a pas qu’à conduire des hommes, il doit aussi souvent loger et nourrir son personnel.

La connaissance de la géologie lui est indispensable pour savoir sur quel terrain ou sur quel groupe de formations géologiques est assis le sol de son exploitation. Fixé sur ce premier point, il sait quels éléments utiles aux végétaux qu’il se propose de produire il a chance de trouver à sa disposition ; il sait aussi comment, à l’aide de matériaux empruntés à une formation différente et parfois peu éloignée de lui, il lui est loisible de corriger un défaut d’ordre physique ou d’apporter un principe dont l’absence suffirait pour rendre stériles ses efforts de cultivateur. De la géologie il passe ainsi insensiblement à la science de l’emploi des amendements, puis il est conduit à la science bien plus complexe de l’emploi des engrais. Alors intervient la chimie, considérée non seulement au point de vue de l’analyse du sol, mais aussi, et je dirai surtout, au point de vue des réactions auxquelles peuvent donner lieu, avec les principes constitutifs du sol, les éléments étrangers introduits artificiellement dans le sol ou apportés naturellement à la terre par les phénomènes d’ordre météorologique. Ces derniers sont soumis à des lois dont le chef d’exploitation doit avoir la notion, car leur importance est prépondérante. Qui ne connaît, en effet, le rôle considérable joué dans la formation même des sols par l’eau pluviale, plus ou moins chargée d’acide carbonique et douée d’une force mécanique si puissante lorsque, sous l’action du froid, elle quitte l’état liquide pour se solidifier avec une expansion de volume ? Solubilisés, préparés par l’effort d’agents d’ordre physique ou chimique, les aliments nécessaires au développement des végétaux sont pris par les plantes à l’aide d’organes dont le rôle est défini par la physiologie végétale, et voici venir la botanique, qui n’est pas moins utile à l’agronome que les diverses sciences dont nous venons de parler, car il ne suffit pas de préparer un sol favorable à la vie des plantes, il faut encore choisir parmi celles-ci celles qui conviennent le mieux à l’alimentation des animaux, apprendre à connaître les mauvaises herbes pour les détruire, en commençant par ces champignons d’ordre inférieur, cause de maladies si redoutables. Puis il