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l’île des femmes

levant, la déesse d’or ripostait par une gerbe jailissante de flèches de lumière, plus vives que les rayons reçus.

Comme le jeune homme attardait ses regards sur le monument de la divinité cruelle, apparemment régnante et triomphante en ces lieux :

— Voilà ce que nous ne voulons plus, fit Lydé entre les dents, l’œil offensif.

— Quoi ? demanda Dyonis.

— Que la femme soit victorieuse de l’homme et le martyrise… Dans ton pays, qui est-ce qui domine ?

— L’homme à l’extérieur, partout où les travaux sont ardus, pénibles, sanglants ; la femme dans tout ce qui est intérieur, intime, domestique…

— Qui fait la guerre ?

— Les hommes seulement. Chez nous, la femme est amante, épouse, mère surtout, enfin souveraine de la maison et du cœur de l’homme.

Lydé, les yeux brillants, regardait Dyonis, ayant l’air de sonder un étonnant problème. Elle s’ébroua et dit en riant :

— Je manque à ma promesse. Je ne devais te poser aucune question avant le retour de Lalagé. Mais, Dyonis au joli nom, sache que brûlante est mon impatience de t’entendre tout dire. Que Lalagé revienne vite !… sans quoi je questionne et j’écoute !

La guerrière svelte, aux beaux traits classiques, harmonieusement musclée comme un jeune athlète,