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ix

DYONIS RETROUVE
LE PÈRE LOUMAIGNE
ET LE BEAU LIEUTENANT TAMARIX


L’observatoire où Lydé conduisit Saint-Clinal se trouvait au haut des rochers romantiques qui dominaient l’île de leur crête ébréchée. Par une vertigineuse échelle de cinquante barreaux, l’on atteignait un tertre broussailleux. Là, des madriers portaient à leur extrémité une cage truquée avec des rameaux et qu’il fallait atteindre en s’aidant des chevilles alternées, plantées au flanc de l’un des madriers.

Par les claires-voies de cette cage ou à travers les créneaux naturels des rochers, l’œil découvrait largement le paysage en toutes directions : le fleuve jusqu’à son estuaire et profondément en amont ; tout le versant de la vallée, les collines boisées, le damier sinueux des champs cultivés ; dans une inflexion du terrain, les coupoles polychromes de Venusia, la Cité des Femmes ; la statue de la grande Vénus victorieuse, avec son homme aux reins brisés sous les pieds. Aux premières atteintes du soleil