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l’île des femmes

Il sourit malgré lui en imaginant que le capitaine Le Buric lui disait de sa voix goguenarde, comme dans son rêve de la veille, mais en modifiant la plaisanterie :

— Hé ! gabier, tu prends des ris dans les voiles des jeunes mariées !

Cela, cependant, lui fit invoquer ses maîtres et le beau lieutenant Tamarix.

Le lieutenant Tamarix ! Il aimait les femmes ! C’était un nostalgique de l’amour ! Aimer les femmes ? Non… une femme !…

L’Amour ? Ô Lydé ! Le cœur oppressé du chevalier se mit à bouillonner et une palpitation odorante et lumineuse laissa tout son être, durant quelques secondes, dans un éblouissement.

Ce n’était qu’une impression, un flux inconscient, auxquels le candide Dyonis n’osa donner de nom, ni accorder une espérance.

Pourtant, habillé, drapé dans le manteau de Lalagé, il attendait le retour de la secourable naïade avec un frémissement d’impatience.

Lorsque les brindilles craquèrent sous un pas léger, Dyonis eut un tambour au cœur et des bourdonnements dans les oreilles. L’image de Lydé, dès qu’elle apparut sous les citronniers sauvages, pénétra en lui comme un rayon de soleil dans une fenêtre fleurie.

Il lui sourit.

Elle le regarda et dit sur un ton surprenant :