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viii

LYDÉ


Un oiseau chantait si près de sa figure que Dyonis se réveilla en sursaut, étonné de se trouver perché sur un arbre, comme l’étaient ces perroquets qui, d’en haut, à travers les feuilles, le considéraient curieusement de leurs petits yeux ronds. De minuscules singes du genre ouistiti jouaient au-dessus de sa tête, d’une branche à l’autre, pareils à des gamins enragés. Toute la forét pépiait dans la solitude profonde de sa foule végétale.

Au lieu de se réveiller dans le tragique souci d’une infortune tellement exilée, le chevalier reprit conscience de lui-même en même temps qu’il découvrait le paysage environnant. Du gîte endolori où elle s’était crispée d’inquiétude, son âme s’épandit heureuse, momentanément délivrée, dans la douceur divine du jour déclinant.

Émerveillement naissant, auquel s’offrait la vue d’un véritable paradis terrestre. De l’orée du bois jusqu’aux plantations d’orangers et de bananiers qui alignaient leurs files en des champs parfaitement cultivés, ce n’étaient que fleurs multicolores