Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée
73
l’île des femmes

gna en sens inverse de la Cité de Vénus. Une forêt commençait à une demi-lieue de l’endroit où il se trouvait. La forêt est le refuge des errants et des hommes traqués. Le chevalier courut y chercher un asile provisoire. Toutefois, il resta à la lisière la plus rapprochée de la côte toute la journée, se nourrissant de bananes et d’oranges qu’il put se procurer dans une plantation voisine. Il attendit, en observation dans les hautes branches d’un goyavier géant, il ne savait trop quel évènement favorable. Il lui fallait, en outre, un peu de repos et de réflexion avant d’agir. Au reste, il somnola une partie de la journée dans la paix des grands arbres et dans la solitude du soleil et de l’océan. Blotti dans une fourche puissante, il rêva même que le capitaine Le Buric, goguenard, lui disait :

— Hé quoi ! gabier, tu prends des ris à la cime des arbres !

Et ces paroles firent naître un sourire dans son repos endolori.