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l’île des femmes

tard. Vous serez les premiers représentants des mondes lointains que nous ayons jamais vus. Nous voulons apprendre beaucoup de choses de vous. Jamais un navire n’a approché de notre île sans être détruit corps et biens en pleine rade. Aucun pas étranger n’a foulé notre sol. Nous sommes des révoltées contre les lois inflexibles qui rendent l’homme esclave et la femme souveraine dans la Terre de Vénus. Il nous semble que les grandes vérités morales que nous attendons nous viendront de vous. Il est donc important que nous vous sauvions. Pour cela, naviguez vers le cap qui se trouve à l’horizon. Vous le doublerez. Je resterai, d’ailleurs, à votre bord pour les signaux à faire et pour vous piloter. Nos « électriques » accompagneront votre vaisseau à distance, avec des dragueurs contre les sous-marins. Une fois doublé le cap, vous serez sauvés. Le plus difficile est fait, d’ailleurs. En route ! conduisez-moi à votre poste de quart. »

Incident comique, cependant que le capitaine, le lieutenant et le chevalier accompagnaient la « Masculine » vers le gouvernail, maître Pintarède, montrant sa face ahurie par la trappe de l’étambot, demanda :

— Point de malheur ?…

— Non, répondit le père Loumaigne, toujours indulgent, mais quelle bataille ! La terre et les cieux en sont ébranlés. Il semble qu’on entende s’écrouler des montagnes.