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l’île des femmes

avec des yeux longs fendus, et dont les prunelles fauves paraissaient sensiblement plus grandes que celles même des Arlésiennes. À son annulaire brillait un rubis. Elle était vêtue de drap bleu et coiffée d’un béret marqué par un insigne en or.

Le lieutenant Tamarix était sidéré. Plusieurs fois il brisa son regard contre celui de la marinière.

Les Marseillais béaient devant la première créature vue de près dans ce monde étrangement dramatique et puissant. Extraordinaire était leur surprise de se trouver dans un pareil moment en présence d’une Vénus vivante, avec un double bouclier de seins durs bombant le maillot et quelque peu foudroyante du regard.

Sans se troubler, l’envoyée demanda dans un français pénible, mais intelligible, le commandant du vaisseau.

Le capitaine Le Buric salua militairement.

L’envoyée s’inclina, rendit un salut pareil et s’acquitta immédiatement de sa mission.

L’un des buts du grand combat, dit l’envoyée, était de délivrer La Centauresse, des Vénusiennes qui auraient tué tous ses passagers et détruit entièrement le navire. L’armée à laquelle elle appartenait voulait, au contraire, sauver les étrangers. « Nous sommes les amies de l’homme, nous, les « Masculines », comme disent nos ennemies. Sachez que les Vénusiennes tiennent en esclavage nos frères mâles. Tout cela vous sera expliqué plus