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l’île des femmes

sonores. Les boulets transversaient l’espace de leur susurrement courbe. L’on voyait les bandes d’oiseaux qui fuyaient, d’un vol épouvanté, vers l’intérieur de l’île. Au loin se balançait la gerbe de fumée du volcan.

Prise dans un tourbillon provoqué par les décharges électriques La Centauresse vira poupe arrière, comme une toupie. La capitaine Le Buric, enflammé, sa tignasse rousse au vent, sifflait des ordres précipités. La voilure se rouvrait, bien offerte au vent arrière. Ainsi le navire des Marseillais s’élança à toute allure vers la passe que l’on dut démasquer rapidement devant d’énormes mastodontes blindés, arrivant par files, deux par deux, et forçant la mer avec puissance. Ensuite, les vaisseaux écrasants se formèrent en ligne de bataille, face à l’arrière port, vers lequel ils lançaient de leurs canons monstrueux d’effroyables décharges sur les vaisseaux cuirassés adverses accourant au combat.

— Bataille ! bataille ! hurla Le Buric, possédé cette fois par le démon des combats. Bataille ! Montjoie-Saint-Denis !

Et, sans autre réflexion probablement que celle de son instinct, il rangea La Centauresse en ligne avec les vaisseaux formidables et fit tirer ses trois caronades de tribord. Ainsi sans savoir ni pourquoi ni comment, la goëlette s’était mise du parti des titaniques agresseurs.

Des essaims d’oiseaux mécaniques se levaient