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l’île des femmes

— Oui, mon père, et le diable avec ! Ah ! ah ! on rira…

— Je suis heureux, reprit habilement le Jésuite, de vous entendre plaisanter ainsi. Cela me rassure.

— Je ne plaisante pas, père profès. Je vous ferai tous descendre dans les embarcations de Satan, tous, sauf l’Onésime Pintarède qui sera attaché au grand mât. Et je mettrai l’étincelle aux poudres. Vous verrez un beau feu d’artifice et le diable dans sa fournaise. Par la Sainte-Barbe, on rira !

Le capitaine alluma sa pipe, cracha plusieurs fois en égarant ses regards dans le vide.

— Il est fou ! dit à part lui le révérend père. Il ne manquait que cela ! Dieu nous ait en sa sainte garde.

Le chevalier et le lieutenant Tamarix, à l’écart écoutaient une rumeur lointaine et qui semblait venir du ciel.

Maître Onésime Pintarède, la bouche en cœur, arrivait avec son bel habit ponceau et ses lunettes cerclées d’or.

Et le soleil, cependant, commençait à teindre l’horizon du couchant de l’or liquide et du rouge saturnien des grands crépuscules d’été.