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vi

OÙ LE CAPITAINE LE BURIC
VEUT FAIRE SAUTER LE DIABLE


La Centauresse était parée pour naviguer vers les pontons. Déjà, sa proue pointait dans cette direction.

Le capitaine Le Buric revint vers le groupe formé autour du chevalier. Relevant bien haut la tête, qu’il portait d’habitude légèrement penchée, il se bourra les narines de tabac et dit :

— Messieurs, nous serons bientôt les prisonniers de ces démons. Cela ne vous effraie pas ?

— Pardon, pardon, interrompit Onésime Pintarède, je ne fanfaronne pas, moi. Je voudrais bien être ailleurs. Étudier la faune et la flore dans une contrée sauvage, tant que l’on voudra. Mais, crédié ! se voir pour ainsi dire happé par un monde où, visiblement, tout dépasse la science et l’expérience, ce n’est pas rassurant du tout. Comme le proposait le père Loumaigne, il aurait fallu s’en aller et ne revenir qu’avec l’escadre du Roy.

— Vous avez raison, fit le capitaine. Pour moi, si je tremble sous ma vieille écorce, c’est parce que nous nous trouvons hors de toute affaire hu-