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l’île des femmes

— Dans la troisième zone, on ne remarque que villas blanches et roses, parterres fleuris, allées sablées, ombrages sinueux, colonnades et arcs, avec des bâtiments tout en bas, adossés au troisième rempart, semblables à des casernes ou à des couvents. La cité des fleurs et des plaisirs, sans doute. Mais voyez, au delà du troisième mur et jusqu’à la côte, ces quartiers aux maisons basses, réparties entre les quadrilatères de rues larges comme la Cannebière. La cité du peuple probablement. Que pouvons-nous inférer de cette curieuse répartition de la ville ? J’y perds absolument mon latin.

— Cette civilisation si différente de la nôtre, distance trop nos connaissances pour que nous puissions nous en faire une idée.

— Oui. Mais que va-t-il advenir de tout cela. Nous nous trouvons évidemment soumis d’une façon irrévocable au bon plaisir des habitants de cet étrange pays.

— Que nous aurons découvert !

— Oui, assurément.

— Mais…

— Mais ?

— Pourrons-nous porter la nouvelle de notre découverte ubi et orbi ?…

— Je n’en doute pas…

— Au fait, moi non plus, conclut le père Loumaigne. À la grâce de Dieu !