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l’île des femmes

que l’on voit au pays des Arvernes. Sur l’un d’eux même, se balançait un jet de fumée qui prenait dans l’air la forme d’un saule pleureur.

Par endroits, se découvrait aussi la campagne. Une campagne agricole, avec des champs, des cultures, des arbres épars, des chemins, des routes larges et toutes roses. Dans le prolongement rectiligne de l’une d’elles, les verres grossissants révélèrent une sorte de véhicule, semblable à un carrosse bas, sans brancards ni chevaux, et qui filait avec une rapidité déconcertante. Les passagers de La Centauresse ne purent manifester leur étonnement à ce sujet car, aussitôt, un fait encore plus extraordinaire, disparate par rapport au précédent, les rendit tous stupéfaits.

Sur un chemin longeant la côte, passait, à ce moment, une troupe de cavaliers, en grands manteaux bleus flottants, tout hérissés de lances. Cette troupe escortait un troupeau moutonnant d’hommes, nus jusqu’à la ceinture.

— Des esclaves ! Des cavaliers casqués à la romaine !

Fallait-il en croire ses yeux ? Les gens de La Centauresse étaient-ils victimes d’une hallucination collective, due à l’extrême chaleur tropicale ? Le Capitaine Le Buric ne desserrait plus les dents. Maître Pintarède, qui croyait ne rien ignorer de tout ce qui est connaissable, commençait à se croire victime, comme le vieux marin breton, de quelque machination diabolique. On pouvait lire dans ses