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l’île des femmes

Leurs femmes souveraines demeuraient muettes. On les voyait pâles, inquiètes, front obscur, le cœur se refusant ombrageusement encore à l’ordre nouveau dont les guerrières triomphantes apportaient l’annonciation.

Dans l’acropole presque désert de la déesse sainte, les savants consternés pleuraient la chute du règne de la femme. L’élite du sexe subjugué croyait avoir perdu désormais la liberté du pur esprit avec celle de l’intelligence masculine.

Auprès d’eux, Onésime Pintarède et le capitaine Le Buric fort déconcertés, ne comprenaient rien à l’événement. |

Le Père Loumaigne consolait encore les mourantes sur le champ de bataille.

Lorsque les détachements de police eurent occupé tous les abords du vicus magnus conduisant, à travers les quatre cités concentriques, vers le temple de la déesse, le défilé de l’armée victorieuse commença. Les légions étaient toutes représentées dans ce défilé par la première centurie des triaires, uniquement composées de leurs amazones héroïnes.

Enseignes, bannières, hampes avec leurs petits boucliers d’argent, représentant Vénus réconciliatrice, fanions multicolores des centuries, piques, lances et glaives hérissaient le défilé triomphal que la gloire et le soleil illuminaient grandiosement.

Sur un grand cheval noir, étincelante en son armure argentée, la Bellatrix dea se détachait seule