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l’île des femmes

en désordre des turmes adverses se décrochèrent du combat, chevaux et amazones emportés vers les collines par l’impétuosité hagarde d’une fuite éperonnée par la peur.

Une fois ralliées, les légions masculines, opérant une conversion, se précipitèrent, renversant les fuyardes, dans l’ouverture de l’angle immense que dessinait la bataille des femmes. Lorsqu’elles l’eurent atteint, l’armée vénusienne entière était cernée, enfermée dans le triangle occupé sur chaque face par les guerrières masculines. On vit s’élever alors, au plus épais des troupes enveloppées, un grand étendard blanc portant au sommet de sa hampe une petite Vénus aux ailes éployées. Les trompettes masculines sonnèrent peu après la suspension du combat. Les Vénusiennes se déclaraient prisonnières et mettaient bas les armes.

La bataille des femmes était finie.

Cependant, du côté de la mer, des tonnerres d’airain ébranlaient le ciel de leurs secousses formidables. Les vaisseaux de la marine masculine forçaient la passe des Anadyomènes.

Avertie par les signaux aériens, la Vénus Victrix régnante apprit alors dans Vénusia toute l’immensité du désastre. Du haut de son palais, elle pouvait voir d’ailleurs, au large de la plaine, les amazones vénusiennes à cheval emportées par le vent de la fuite. Puis, ce furent les têtes de colonnes de la cavalerie masculine qui apparurent