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l’île des femmes

rait les dents, ayant à ses côtés Dyonis, intrépide et belliqueux, avec la blonde Lydé, tendue pour le combat comme la corde d’un arc.

Dans le ciel, les oiseaux aériens se pourchassaient avec des tic tac saccadés et, eût-on dit, perforants.

Les mâles relevèrent, au sommet du V ouvert que formait l’armée masculine, la légion de Fons Belli, décimée en raison de l’effort désespéré que les Vénusiennes renouvelaient en cet endroit pour couper en deux l’armée rivale, bien davantage encore afin d’échapper à l’enveloppement. Les centuries des hommes, déployées toujours sur trois lignes, prirent une position frontale en arrière des amazones de Fons Belli ; puis, sur un signal de Tamarix, elles foncèrent en avant, front bas, la lourde et courte épée romaine au poing. De nouveau, la progression sanglante recommença, régulière, fatale, avec des sursauts, certes, mais toujours suivis d’un nouvel enfoncement.

L’écrasante force des hommes ne tarda pas à produire chez les Vénusiennes, pourtant belliqueuses, vaillantes et presque surhumaines de volonté guerrière, un affolement qui propagea avec rapidité la terreur panique. Les légions sur lesquelles les hommes arrivaient, entraînées par les fuyardes terrifiées, rompaient leur rang, refluaient vers les collines, abandonnant dans leur course boucliers, glaives et javelines. Derrière cette tempête de guer-