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l’île des femmes

cheval venaient de s’emparer des chars de guerre vénusiens. La Bellatrix sourit lorsqu’on lui fit connaître ce résultat.

Un soleil à feu et à cendre déversait maintenant sa brûlante luminosité sur le champ de bataille. La cohorte des hommes, rafraîchie et reposée, prenait une position d’attente au pivot même de l’aile offensive, c’est-à-dire au sommet d’un angle droit dont l’autre branche était formée par les premières lignes encore aux prises, à distance d’un jet de flèche, vers la lisière de la forêt des Cynocéphales. L’ordre donné par la Bellatrix commandait une avance oblique, destinée à permettre le redressement progressif des légions ayant encore le fleuve à dos. Toutefois, de ce côté, le redressement n’était prévu que sur la longueur d’un mille, les fractions situées au delà devant se rabattre en sens inverse sur la première partie du corps de bataille. Un tel dispositif peut se figurer en quelque sorte par une tenaille se refermant.

Telle était l’idée de la bataille.

Deux heures après, sa réalité, sous le terrible soleil de midi, apparaissait ainsi :

Tout le tertre borné de collines feuillues constituait l’arène d’un combat désordonné, certaines légions emmêlées luttant en des corps à corps frénétiques, horriblement silencieux.

La cohorte des hommes commençait à sortir du bois en prenant ses formations de combat. Le cœur fermé sur la brune image de Lalagé, Tamarix ser-