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l’île des femmes

muettes maintenant et graves, présentèrent leurs armes. Ruisselants, souillés de poussière et de sang, les jeunes guerriers, boucliers à l’épaule, le glaive sur la cuisse droite, défilaient devant elles dans le naïf orgueil de leur exploit, tout en plongeant d’avides regards dans les yeux de leurs fascinantes admiratrices. Derrière la grande corne du bois des Cynocéphales, la Bellatrix dea salua elle-même de l’épée la cohorte triomphante, mise aussitôt au repos sous le couvert de la forêt.

Ayant appelé le consul Tamarix à son conseil, la Bellatrix expliqua que la bataille frontale ayant échoué, tout l’effort des Masculines serait porté sur l’aile droite vénusienne, déjà si fortement entamée. On redresserait ainsi la ligne perpendiculairement au fleuve. En outre, en cas de succès, les Vénusiennes, rejetées dans le terrain difficile des marais solfatares, n’échapperaient point à la cavalerie de réserve cernant déjà cette zone.

La Bellatrix montra des tourbillons de poussière, dont la course progressait sur la large route parallèle au fleuve, en même temps que de nombreux chars automobiles transportant en vitesse les légions masculines d’un point à l’autre de la bataille. On pouvait apercevoir aussi, par le pertuis de l’observatoire, des colonnes vénusiennes accélérant leur marche pour rejoindre l’aile droite menacée.

Les lignes aux prises escarmouchaient seulement. Cependant, les arbalétrières masculines à