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l’île des femmes

sistiblement déchaînés, massacraient toujours la furieuse beauté des amazones rouges, tandis que leur chef, le glaive tendu, criait avec un enthousiasme croissant : « En avant ! »

Lorsque la lourde cohorte eut ébranlé, puis dispersé les carrés héroïques de la réserve rousse, le Marseillais, comme il en avait reçu l’ordre, dirigea sa marche vers la grande corne du bois des Cynocéphales. La cohorte devait emporter, pour atteindre ce point, le saillant vénusien d’extrême droite, puis traverser cette partie de la ligne masculine qui venait d’être spectatrice du terrible combat des hommes. Mais les Vénusiennes, exposées aux coups, reculèrent profondément, pour laisser passer la farouche cohorte de Mars dont les fractions avancées étaient seules déployées pour le combat.

L’arrivée des mâles triomphants provoqua parmi les Masculines une ovation délirante, Puis ce fut un, silence mortuaire, lorsqu’apparurent derrière l’avant-garde, quatre guerriers portant sur leurs lances le beau corps de Lalagé, dont la mort aux pâles couleurs absorbait déjà la fraîche jeunesse. Aux derniers moments du combat, une rousse blessée, se relevant, avait transpercé Lalagé, tandis qu’elle-même tombait pantelante sous un coup précipité et cependant trop tardif du Marseillais. Lydé avait déjà couvert de fleurs des champs la dépouille de son amie adorée. Les Masculines,