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l’île des femmes

les coups sans en donner, excitant toujours ses guerriers de la voix.

Le piétinement emmêlé de femmes et d’hommes aux yeux ensanglantés dura un long moment, puis, brusquement, la cohorte des mâles entra en l’épaisse légion rousse, comme le soc de la charrue dans la terre éventrée. Cette avance se produisait lentement, sans arrêt, pareille à celle du faucheur dans un champ de blé.

En arrière, des formes blanches déjà se penchaient sur les blessés, les relevaient et les plaçaient sur des civières.

Le P. Loumaigne se dressa :

— Je puis maintenant participer à la bataille ! déclara-t-il.

— Et nous aussi ! s’écrièrent impétueusement le chevalier et les amazones.

Tous ensemble, ils dégringrolèrent d’un rocher à l’autre et, traversant l’emplacement occupé un instant auparavant par les lionnes, gagnèrent le tertre sanglant.

Le Père jésuite se dirigea vers ceux qui relevaient les blessés.

Les amazones et Dyonis se joignirent à la centurie de soutien. Cette troupe marchait en ligne, enthousiasmée par l’avance régulière et effroyable des fractions combattantes, en train d’assaillir en ce moment les carrés stupéfiés de la cohorte rousse de soutien.

Devant eux, les guerrières éparses se réunis-