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l’île des femmes

Cependant, l’aile offensive résistait ainsi que la charnière. Pour l’emporter, pour précipiter la déroute, la Bellatrix des Vénusiennes lança alors à l’assaut les redoutables « lœenas » de la légion pourpre. Dès que le mouvement des rousses fut perceptible, Tamarix reçut l’ordre de porter sa cohorte en avant, avec mission de combattre les terribles gorgones et d’attaquer ensuite l’aile rentrante de l’armée ennemie, en se dirigeant vers la grande corne de la forêt des Cynocéphales.

Sur le mont Astarté, les témoins de cette immense et terrifiante bataille de femmes ne regardèrent plus que la farouche légion des lionnes en marche et la lourde cohorte sortie du bois d’orangers.

L’œil brillant, très excitée, Lydé s’écria :

— Les hommes ! les hommes !

Le P. Loumaigne en observant dans sa lunette les jeunes géants presque nus, paraissait éprouver une émotion extraordinaire.

— Dyonis ! dit-il, regardez l’homme à cheval en avant.

— Mais c’est notre Tamarix ! fit le chevalier éberlué.

— Je vois Lalagé à côté de lui, ajouta Lydé.

Puis, après avoir mieux scruté le groupe :

— Votre ami porte le casque d’argent au cimier bleu… C’est lui qui commande la cohorte des hommes ! quelle chance !…

Apercevant cette troupe aux enseignes mascu-