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l’île des femmes

escadrons qui dévalaient la pente douce du plateau, en ligne de bataille, dans une allonge formidable, hérissée de lances, étincelante de cuirasses.

Voyant arriver la charge des Masculines, les turmes vénusiennes, menacées d’être prises en écharpe, changèrent de direction comme à la manœuvre.

Maintenant, les deux légions chargeaient front contre front, dans une grande fanfare de trompettes. La cavalerie masculine marchait sur deux lignes très éloignées l’une de l’autre. La première était armée de lances, la seconde de longs sabres recourbés, comme ceux des hussards français. Derrière ces deux lignes, des turmes en masse de la légion amarante galopaient en colonnes par décuries.

Lorsque le choc se produisit, les deux premières lignes parurent soulevées comme par une vague soudaine du sol. Les chevaux cabrés et fumants paraissaient vouloir se surmonter les uns les autres. Le temps d’une émotion, d’une vision dramatiques, et les lances masculines, grâce à l’avantage du terrain, par conséquent de la vitesse acquise, traversèrent la première ligne ennemie dans une dégringolade de corps et des renversements de chevaux. Déjà des montures s’égaillaient dans la plaine, sans cavalière ou bien avec des corps pendants, encore retenus par les étriers. Tandis que la trombe hérissée de lances se précipitait sur la se-