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l’île des femmes

frais l’acier des casques et des boucliers que les furies frappaient de leurs glaives à grands coups retentissants.

À genoux, tête nue, le Père Loumaigne priait. Lydé torturait dans la sienne la main de Dyonis tout en répétant à voix basse les cris de guerre des Masculines. Un arrêt dans la respiration des spectateurs du mont Astarté. Les premières lignes adverses s’abordaient à l’épée. Un piétinement acharné. Les coups multipliaient leurs chocs tandis que la longue ligne de combat se fragmentait en corps à corps souples et furieux.

— Oh ! oh ! s’écria Lydé.

Son geste désignait le bas du mont.

La cavalerie cuirassée vénusienne, turmes déployées, fanions flottants, lances pointées en avant, galopait déjà dans la petite plaine, magnifique par son nombre, sa belle ordonnance et son impressionnante maestria militaire. Lydé expliqua que la légion cuirassée devait se diriger sur le haut des tertres, pour dévaler ensuite vers le fleuve après avoir enfoncé sur ce point la ligne masculine.

Des tourbillons de poussière fine et jaunâtre s’élevèrent dans les buissons d’en haut. Une cavalerie fantastique sortit de ce nuage, éclaboussée de soleil.

— Vivat ! vivat ! crièrent les amazones en trépignant. Le Père Jésuite, presque aussi excité que le chevalier son élève se sentait redevenir l’enseigne de Loumaigne-Orsan devant les magnifiques