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l’île des femmes

tenant, l’heure de l’action était venue. Il fallait gagner la partie décisive ou succomber.

Un peu avant l’aurore, la lourde colonne des hommes, commandée par le consul Tamarix, franchit le pont de bateaux le plus rapproché de l’embouchure du fleuve, à la suite des dernières turmes de la cavalerie formant l’extrême aile gauche. La cohorte prit position dans un bois d’orangers, marquant un crochet offensif très accentué par rapport à la ligne principale des Masculines, établie à la lisière de la forêt des Cynocéphales et sur les plateaux buissonneux dont les pentes accouraient vers l’extrémité sud du bois.

Tamarix, lunette aux yeux, observait le terrain en face de lui. C’était une petite plaine plate et basse à herbe rase servant de pacage aux moutons, entre le plateau portant la forêt des Cynocéphales et les rides boisées que surélevait le mont Astarté. La ligne des Vénusiennes, appuyée à ce mont, barrait le couloir à mille pas environ, ensuite par un coude brusque sur le plateau, faisait face à la forêt des Cynocéphales, en suivant la crête du Satyre jusqu’aux marais solfatares. Une partie de sa cavalerie se trouvait au pied même du mont Astarté avec possibilité d’attaquer, soit vers l’embouchure du fleuve, au cas où des Masculines chercheraient à s’infiltrer par la côte, soit par le pacage, pour briser toute attaque tournante sur l’aile droite repliée des Vénusiennes. La Bellatrix dea elle-même