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l’île des femmes

decuria par le menton l’embrassa, avec une bonne parole. Ensuite, rapidement, la dea des révoltées expliqua au Marseillais qu’il n’y avait plus de raison d’écarter les hommes de l’armée, puisque les Masculines se battaient pour eux.

— D’ailleurs, ajouta-t-elle, je n’ai voulu lever que huit cents jeunes mâles, pour affirmer seulement les principes pour lesquels sera livrée, je l’espère, la dernière bataille des femmes. Dans les pays lointains, je le sais, l’âge des femmes guerrières et conquérantes se perd en la nuit des temps. C’est pourquoi je pense que notre révolte contre les lois vénusiennes nous met d’accord avec toute l’humanité, celle d’aujourd’hui et celle des temps immémoriaux.

Bref, le bataillon de mâles — la cohorte de Mars — dont le commandement était confié au beau lieutenant Tamarix, constituerait l’une des réserves du corps de bataille de l’armée des masculines et ne donnerait qu’à l’heure décisive, sur l’un des points principaux du combat.

La Bellatrix dea fit remettre aussitôt un casque d’argent, surmonté d’un cimier bleu, au consul Tamarix et accrocha elle-même à son manteau les insignes du grade. Ensuite, parlant dans un acoustique, elle donna l’ordre d’alerter la cohorte des hommes et de la rassembler, en tenue de combat, dans un endroit désigné.

— Maintenant, en route, dit-elle, je vais présenter leur chef à vos troupes.