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l’île des femmes

Tamarix sourit d’un air avantageux, en balançant les hanches. Il se voyait déjà à la tête d’un bataillon d’amazones.

— Assurément ! répondit-il sans hésiter.

La Bellatrix jeta sa cigarette dans un vase d’onyx, en ralluma une autre à une petite flamme bleue jaillie d’un briquet d’or.

— Encore une question, dit-elle. Seriez-vous disposé à vous battre pour la cause des Masculines ? Mes amazones ont dû vous renseigner, je pense, sur les motifs de la lutte que nous avons engagée.

— Oui, et je supplie Votre Altesse de me croire son fidèle et dévoué serviteur, prêt à donner son sang pour la cause qu’elle défend.

— Les hommes des pays lointains, crut bon d’ajouter la brune Lalagé, nous approuyent pleinement.

— Je le sais, interrompit la Bellatrix. C’est pourquoi j’ai voulu que l’un d’eux fût notre allié dans la prochaine bataille.

Elle prit une feuille de parchemin sur son bureau et la tendit au lieutenant, après l’avoir signée.

— Voici, dit-elle, je vous fais chef de la cohorte des hommes, avec le grade de consul, ou de colonel, selon le terme employé dans votre pays. L’amazone Lalagé sera votre adjointe. Je la nomme decuria. Elle l’a bien mérité !…

Lalagé, rouge de confusion et de joie, ploya un genou en signe de soumission et de remerciement. La Bellatrix prenant familièrement la nouvelle