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l’île des femmes

un prodigieux espoir. Bientôt arrivait la decuria des novices avec une grosse clef. L’amazone qui avait déjà donné reçu des prisonniers leur ordonna rudement de marcher vers la voiture, en faisant signe aux sentinelles de marcher à côté d’eux pour qu’ils ne s’évadent point.

Le Père Loumaigne s’enferma vivement, jugeant la partie gagnée. Une minute après, Lydé et son élève passaient tour à tour dans ses bras. Ah ! quelle explosion de joie silencieuse durant cette minute !…

L’amazone était montée sur le siège. C’est elle qui conduisait la voiture, emportée brusquement en une vitesse de catastrophe. Ils furent bientôt au bord de la mer, d’abord sur une route étroite longeant la côte, puis dans un bois. Ensuite la voiture rapide contourna une colline et rejoignit la côte. À cet endroit, des légions provinciales débarquaient. L’autovelox bifurqua sur une voie allant vers l’intérieur. Mais de nouveau, au loin, l’oreille subtile de l’amazone perçut le piétinement de colonnes en marche. Depuis longtemps, elle avait éteint les feux de la voiture qu’elle engagea, alors, dans un chemin escaladant la montagne. Au bout d’une heure, l’avance dans le bois devenait impossible. L’autovelox fut poussée dans un fourré et l’escalade continua à pied. On avait dépassé la région des bouleaux, celle des pins. Maintenant c’était un tertre parsemé d’arbrisseaux entre des roches chaotiques.