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l’île des femmes

— Nous allons tenter tout de même la chance, dit-elle. La fortune sourit aux audacieux. Savez-vous vous servir d’une arme ?

— Ma foi, oui, je saurais, dit le Père. Seulement cela n’est guère permis par ma religion.

— Il s’agit de sauver ce jeune homme que vous aimez.

— Allons, soit, si besoin en est, je donnerai un coup de main… à ma manière.

L’amazone lui passa un long poignard. Elle rentra ensuite dans la voiture, écrivit des papiers. Lorsque ce fut fini, elle fit monter le Jésuite et donna un ordre au conducteur.

— Voilà, dit-elle au Père, j’ai signé sur un papier portant le sceau de la Grande-Prêtesse, l’ordre de nous livrer les prisonniers ainsi qu’une transmission identique de la gouverneuse de la Cité des amazones. Si ce coup réussit, nous emmenons les captifs. Qui voudra nous les reprendre devra combattre. Est-ce entendu ?

— Oui, et compris, fit le Père en se signant.

La voiture s’arrêta à quelques pas de la cage d’infamie. L’amazone descendit, donna le mot aux sentinelles et gagna le poste. Les lumières bleue et rouge de la voiture annonçaient déjà une envoyée du commandement.

Le Jésuite aperçut sans peine Dyonis et Lydé, debout maintenant auprès des barreaux. Son cœur battait à rompre. Lydé le reconnut. Elle eut alors