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l’île des femmes

— La Bellatrix dea m’a fait savoir qu’elle désirait vivement le salut de la decuria Lydé et de son compagnon d’armes des pays lointains. Tout désir de la Bellatrix est pour moi un ordre. Le temps presse. Lydé a été jugée martialement cet après-midi. Demain, le bûcher sera édifié. Le brûlement aura lieu le plus prochain dies veneris. Lydé et l’étranger n’ont donc que deux jours à vivre, si nous ne les sauvons.

— Mais pourquoi une telle cruauté ? s’écria le Père.

— On veut donner cet exemple avant la bataille, pour signifier aux amazones que les lois vénusiennes restent en vigueur plus que jamais. Moi, je partage depuis longtemps toutes les idées des Masculines. Quelle qu’elle soit, la divinité n’a encore rien donné de meilleur à la femme que l’homme. Je suis restée ici pour servir la cause. Je risque ma vie tous les jours. Les services que je rends valent bien ce sacrifice. Nous sommes quelques-unes à Venusia qui accomplissons une mission pareille. Pour moi, ce rôle sera fini si je réussis à sauver votre ami et la si belle Lydé. Je rejoindrai avec eux l’armée masculine juste assez à temps pour participer à la bataille avec ma légion, celle du Croissant blond.

— Fort bien, répliqua le Jésuite, sauver mon élève, le chevalier Dyonis de Saint-Clinal, voilà, pour l’instant, l’unique souci. Je vous seconderai de mon mieux. Si nous réussissons, je passerai le