massifs épais de dragonniers, une jeune femme encapuchonnée les rejoignit et dit à voix basse :
— L’homme de l’avicella ?
— Le voici ! répondit résolument le P. Loumaigne.
— Écoutez. Vous voulez voir le jeune étranger et la decuria enfermés dans la cage ?
— Oui, même au risque de ma vie, s’il le faut.
— Bien. Que vos amis se renferment chez eux et n’en sortent plus de la nuit. Vous, suivez-moi, à distance.
Elle était déjà en route, fuyante comme une ombre.
En quelques mots brefs le P. Loumaigne dicta aux deux Marseillais la conduite à tenir. Cela fait, il se hâta à la suite de la mystérieuse amazone vers les profondeurs éloignées du parc.
Lorsque ces deux ombres eurent atteint une allée étroite, sorte de tunnel de verdure taillé à la cisaille, l’amazone attendit le Père essoufflé. Une ondée fine grésillait sur les feuillages. L’air semblait se condenser en des odeurs pluvieuses étouffées.
— Où m’emmenez-vous ? demanda le Père, lorsqu’il eut rejoint la Vénusienne.
Avant de répondre, l’amazone reprit sa marche à pas légers et rapides, sans égard pour le bon Père qui trémoussait fort sa « bonne santé » pour la suivre. Lorsqu’elle sentit l’oreille de son compagnon suffisamment rapprochée, la Vénusienne dit à voix couverte :