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AVANT LA BATAILLE DES FEMMES


Le tremblement de terre qui avait ébranlé l’île dans la matinée surexcitait les femmes de Venusia. Le feu rouge, toute une gerbe de fusées épanouies comme des asters sanglants dans le bleuté sombre de la nuit, augmenta encore leur nervosité. Lorsque les mêmes feux jaillirent de l’autre côté du Fleuve d’Émeraude, l’émoi devint tragique. Chacun comprenait que la trêve des Masculines était finie. Si les Vénusiennes perdaient encore une bataille, comme aux Treize Cyprès, aux Solfatares et à Fons belli, les ennemies, cette fois, arriveraient aux portes de Vénusia. De toutes façons, la nouvelle rencontre avec les amazones révoltées serait une terrible bataille, celle engagée à fond, pour le triomphe suprême. Toutefois, les guerrières clamaient des cris belliqueux, tandis que les hommes et les non-combattantes contenaient mal leurs émotions alarmées.

Les savants circulaient par groupes soucieux dans le parc raviné, le grand pan de leur manteau ramené sur la poitrine. Le P. Loumaigne et les